Lundi 26 décembre
Nous voilà partis, Victor et moi, en direction de mes chères Gorges du Tarn et de la Jonte, "chez moi" comme j'aime les appeler plus couramment. Différentes sensations me transpercent, de l'excitation à n'en plus pouvoir, une certaine inquiétude quant à la météo, pourvu qu'il n'y ait pas trop de vent.. et un soleil, qui chauffe assez l'air pour créer des thermiques et permettre aux vautours de planer. Et si.. Et si c'était ce voyage là où je le vois enfin, voler, piquer, parader peut-être? L'Aigle Royal.. Celui qui a piqué la vedette au Gypaète dans mon cœur, celui qui me fait courir, grimper et râler dans tous les massifs du Sud.
Le temps est parfait, nous faisons des allers-retours sur les corniches, quand soudain, je remarque un vol groupé de vautours, ayant remarqué un emplacement au soleil qui leur permettra de se nettoyer. Pas le temps de trainer, j'indique à Victor la direction à prendre, et nous fonçons tête baissées, pour éviter l'entorse à toutes enjambées, chargés de notre matériel encombrant et lourd.
Arrivés à ma corniche fétiche comme je la surnomme, on tombe nez à nez avec eux. Silence fait et nous nous avançons délicatement, pour que je puisse leur prendre le portrait sans pour autant les déranger. Ils restèrent là, une vingtaine de minutes à une distance d'environ 10 mètres de nous, constamment survolés par leurs confrères laissant entendre le sifflement de leur planement . Nous cassâmes la croute devant ce spectacle, Victor les yeux écarquillés par ce magnifique spectacle. 

Mardi 27 décembre
Le premier jour a été fructueux, on peut donc d'ores et déjà se permettre d'aller observer sans forcément prendre de photos, et je sais que Victor n'a jamais vu de Gypaète. Je décide donc de l'amener du côté de la Jonte cette fois, je sais qu'il y a un endroit où un couple de Gypa adulte niche, alors nous voilà en voiture, Bob Dylan et Jimi Hendrix en guise d'accompagnateurs. Songeur d'être un jour Cow-boy, nous passons devant un gîte ranch sur le Causse Méjean, rêvant de chevaucher dans ces étendues survolées par les plus grands rapaces d'Europe. 
GYPAETE !! GYPAETE !! M'exclamais je, j'avais repéré sa silhouette dans un groupe de vautours en vols, aussitôt, nous nous arrêtâmes, Victor brandit les jumelles, quant à moi, après l'avoir observé et laissé se rapprocher, je pris quelques clichés, le cœur battant la chamade, car il est l'amant qui comble le vide du Roi de ces rochers. L'après-midi passa rapidement, nous n'avons cessé de rouler à la poursuite de ce Gypaète, jusqu'à se coucher en bord de falaise et le regarder nous survoler une dernière fois.
Fut l'heure de rentrer, Victor ravis de sa rencontre avec le Vautour Ocre, et pressé que l'on se rende à notre invitation pour le vin chaud traditionnel du village des  Vignes esquissait un sourire en coin, contemplant les alentours et me fit même remarquer un chevreuil sur une crète, me laissant en tirer une silhouette. Ce modeste trophée ne changeât pas mon humeur boudeur.. le Royal m'avait encore échappé. 
Mercredi 28 décembre
La veille au soir, lors du vin chaud, nous avons discuté avec les villageois et une envie d'essayer d'observer les célèbres Chevaux de Przewalski fut trop forte. Déjeuner rapide et Victor s'installa au volant ! Nous fonçâmes en direction des terres où ils vaquent librement et sauvagement. Ressemblant aux chevaux du paléolithique, ils sont des témoins du temps qui passe, existant depuis la préhistoire. 
Nous voilà arrivés, en bord de route, je saisis mes jumelles et remarque directement un petit groupe de quelques individus brouter l'herbe des steppes. Je prend quelques clichés, où on les voit bien dans leur environnement, soleil rasant dans le dos, le genre de clichés que j'adore.
Cet aprem, on retourne aux corniches, le Gypa de hier m'a donné envie de tirer de nouveaux clichés du briseur d'os, et j'ai observé plusieurs fois un Subadulte de 4 ans survoler ces falaises. 
Finalement je n'en verrai pas, mais j'ai pu observer diverses scènes de voisinages aviaires ainsi qu'un nouveau spot qui me servira pour plus tard.
La fin du séjour sonne, la quête de l'Aigle Royal continue.. j'ai découvert de futurs spots prometteurs mais l'attente se fait longue..
 
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